Par Lysanne Richard, plongeuse de haut vol
Lundi soir.
L’avion est sur le point d’atterrir. J’ai l’impression qu’Ariane Moffatt s’adresse à moi dans cette chanson à propos d’un retour à Montréal.
Je me sens remplie. Fatiguée d’un vol de nuit Sao Paolo – Atlanta, les muscles endoloris me remémorant la force de l’impact impliqué dans mon sport, mais oh combien comblée. Remplie de fous rires, de découvertes, de gratitude. Déjà pleine de hâte au prochain voyage. Attendant avec impatience de revoir ces gens de mon espèce : les plongeurs de haut vol, les high divers.
Il y a huit jours, je n’avais jamais vu le Brésil. Je n’avais jamais été au sommet du mont Corcovado de Rio de Janeiro afin de voir de près le célèbre O Cristo Redentor. Je n’avais jamais dégusté d’authentiques Caipirinhas. Il y a huit jours, je ne savais pas encore à quel point le portugais sonnait doux aux oreilles et comment les Brésiliens étaient attachants.
La semaine dernière, je rêvais encore de tenter mon triple saut avant avec une vrille et demie, défi que j’ai enfin pu accomplir grâce à la plateforme de 20 mètres installée pour l’événement au Canion de Furnas Mergulho Radical. Nous étions six plongeurs de haut vol de calibre international invités à cet événement, dont le but est de faire davantage connaître le plongeon de haut vol au Brésil. Organisée par Onsport, la démonstration sera diffusée sur Globo Network. C’était la troisième édition du Merghulo Radical, mais la première fois dans son histoire où des femmes plongeaient. Onsport a comme mission de donner de la visibilité aux sports extrêmes et nouveaux genres. L’événement nous précédant en était un de motocross, et celui nous succédant en sera un de highline et slackline.
Deux femmes inspirantes faisaient partie de cette aventure avec moi : Ginger Huber et Jacqueline Valente. Ginger Huber est américaine. C’est la doyenne féminine en plongeon de haut vol. Elle cumule les bons résultats, année après année. Elle s’est classée deuxième au premier Championnat du monde de plongeon de haut vol de Barcelone, en 2013. Elle s’est également classée deuxième au classement général RedBull Cliff Diving, en 2015. Jacqueline Valente, elle, est une plongeuse brésilienne. Après de longues années de gymnastique, elle s’accomplit en tant qu’artiste de cirque. Ayant entre autres travaillé dans le fameux spectacle The House of the dancing water de Franco Dragone, à Macao, elle performe en cirque encore à ce jour, en duo avec son mari, dans un numéro de sangles aériennes. Je vous invite à visiter la page Facebook de Jacqueline. Pendant que vous y êtes, venez aussi faire un tour sur ma page.
Bref, dimanche dernier, je n’étais pas la même personne. Il me manquait ce voyage.
Mon sport est plus grandiose que son propre défi acrobatique. C’est un mode de vie. Être plongeuse de haut vol, c’est avoir une vie remplie, entre autres de ces huit jours qui comptent comme des années…