
À la découverte des lieux cachés du Parc – Partie 3
Le Parc olympique est un véritable labyrinthe de surprises! Sous ses installations emblématiques, de nombreux recoins cachés témoignent de son riche passé. Préparez-vous à découvrir des espaces insolites, chargés d’histoire et souvent inaccessibles au grand public.
Lire l’article À la découverte des lieux cachés du Parc – Partie 1
Lire l’article À la découverte des lieux cachés du Parc – Partie 2
Le corridor St-Sauveur
Sous le Stade olympique de Montréal se cache un passage méconnu : le corridor St-Sauveur. Long de plus de 220 mètres, ce tunnel a originalement été conçu pour servir de voie d’évacuation en cas d’attentat lors des Jeux olympiques de 1976. En effet, il devait permettre aux athlètes de quitter rapidement le Stade et le Centre aquatique pour se rendre en toute discrétion jusqu’à la centrale thermique, à l’angle des rues Viau et Sherbrooke, tout près du Village olympique. Rappelons qu’à l’époque, un attentat était une menace bien réelle, vu que les Jeux de Montréal succédaient aux Jeux de Munich en 1972, où onze membres de l’équipe olympique israélienne avaient tragiquement perdu la vie lors d’un tel incident. Heureusement, le corridor St-Sauveur n’a jamais été utilisé à des fins d’évacuation d’urgence.
À l’époque, le tunnel n’avait rien de spectaculaire. C’était un simple passage éclairé, gardé en permanence par des soldats armés pour garantir la sécurité des lieux pendant les Jeux. De nos jours, le tunnel a pris une nouvelle fonction, bien plus technique : il sert de conduit pour les tuyaux d’eau et d’air chaud entre la centrale thermique du Parc olympique et les bassins du Centre sportif. C’est aussi un passage pratique pour les employés qui circulent entre les deux sites.
Mais pourquoi « St-Sauveur »? Ce nom rend hommage à Guy St-Sauveur, ancien patron de la centrale thermique durant de nombreuses années. Véritable habitué des lieux, il parcourait ce tunnel à vélo si fréquemment pour se rendre au corridor technique du Stade, que son nom lui a été associé. On raconte qu’il était « frileux », ce qui explique sans doute sa fidélité à emprunter cet itinéraire souterrain!

Galerie de presse
La galerie de presse du Stade olympique est imprégnée de souvenirs. Quand on y entre, on y entend presque encore résonner la célèbre exclamation de Rodger Brulotte, commentateur sportif des Expos, « Bonsoir, elle est partie! »
Située au niveau 300, cette salle abrite un bar, de petits cubicules pour les commentateurs et caméramans, ainsi qu’une série de sièges réservés aux journalistes. Bien que son ambiance rétro évoque une époque révolue, la galerie est restée en activité jusqu’à la fermeture du Stade en 2024 pour le remplacement de la toiture. Elle avait notamment accueilli les journalistes lors des matchs du CF Montréal en 2023.


Dans ce lieu, l’histoire sportive s’est écrite à maintes reprises. Dans quelques années, une fois la toiture remplacée, la galerie de presse vibrera à nouveau sous les acclamations, alors que nous entamerons un nouveau chapitre de l’histoire du Stade olympique.


Match du CF Montréal, le 18 mars 2023. Crédit : Patrick Beaudy, SNAPePHOTO
La rampe Guilbault
Saviez-vous qu’il existe une rampe intérieure au Stade olympique, construite spécialement pour faciliter la vie d’un seul homme? – enfin, presque! Nous vous présentons la rampe Guilbault, un passage dont l’histoire est unique en son genre.
Dans les années 1990, le menuisier Marcel Guilbault, lassé de devoir constamment faire des allers-retours par l’extérieur pour accéder au niveau 100 du Stade, a fait part de son ras-le-bol à ses patrons. À l’époque, la seule option pour passer du niveau 0 (niveau sous-sol) aux niveaux supérieurs du Stade était la rampe Bennet, située à l’extérieur, près de la rue du même nom. Marcel et ses collègues devaient donc braver les éléments chaque fois qu’ils empruntaient ce trajet en voiturette.
Pour répondre à ce besoin, une nouvelle rampe intérieure fut donc construite entre les consoles 9 et 10, rendant enfin possible l’accès direct par l’intérieur au niveau 100. Ce passage discret a non seulement simplifié le quotidien de Marcel, mais il a aussi permis de gagner un temps précieux en évitant les détours extérieurs pour tous les employés du Parc.
Aujourd’hui, la rampe Guilbault demeure une voie d’accès essentielle du Stade, utilisée tous les jours par le personnel. Une amélioration qui fait toute la différence!


Les nids d’abeilles
Caché entre le pied de la Tour et le plafond du Centre sportif, juste au-dessus de l’Institut national du sport du Québec, se trouve un endroit méconnu, surnommé « les nids d’abeilles ».
Ces espaces en béton, qui suivent la courbe du plafond du Centre sportif, sont reliés par des ouvertures circulaires de quelques pieds, évoquant ainsi vaguement les alvéoles d’une ruche – d’où leur surnom!


À l’intérieur de ces lieux sombres se trouvent des systèmes de ventilation et équipements de chauffage. On y croise également des escaliers qui semblent mener nulle part, probables vestiges oubliés de l’époque de la construction. Quelques trappes offrent aussi une vue vertigineuse sur les bassins du Centre sportif, en contrebas.
Véritable dédale, les dizaines de sections presque identiques forment un labyrinthe où il est facile de perdre ses repères. Nombreux sont les employé(e)s qui s’y sont égarés! À une autre époque, les nids d’abeilles servaient même de terrain d’initiation : le « petit nouveau, la petite nouvelle » devait se rendre jusqu’à une machine spécifique et revenir. Mais bien souvent, la nouvelle recrue ne trouvait plus le chemin du retour et les anciens employés devaient venir à sa rescousse… mais seulement en fin de journée!


Les escaliers de la Tour
Que se passe-t-il quand le funiculaire de la Tour de Montréal est hors service? Il ne reste qu’une option : affronter les escaliers!
S’élevant à 165 mètres de hauteur, la Tour impose un défi physique aux employé(e)s qui doivent parfois monter à l’Observatoire ou en redescendre, sans l’aide du funiculaire. De braves citoyens ont aussi déjà fait l’ascension de la Tour à l’occasion de divers événements sportifs, tels que le Défi de la Tour de Montréal.
Attention à ne pas regarder en bas. Le vertige pourrait bien vous surprendre!


Le Parc olympique n’a décidément pas fini de surprendre. Derrière chaque porte, chaque couloir, se cache une histoire, un souvenir, ou un élément technique inattendu. Alors, la prochaine fois que vous déambulerez dans ce lieu emblématique, rappelez-vous que sous vos pieds, ou au-dessus de vos têtes, se dissimulent des espaces insoupçonnés et des trésors d’ingéniosité étonnants!