Pour l’aider à bien gérer l’aspect financier du projet de remplacement de la toiture du Stade, le Parc olympique a retenu les services du cabinet de services professionnels PricewaterhouseCoopers (PwC). Entrevue avec Richard Deslauriers, associé du bureau de Montréal en transactions, projets d’immobilisation et d’infrastructure chez PwC.

Que pouvez-vous nous dire à propos de PwC ?
Il s’agit d’une firme fondée au Royaume-Uni il y a plus de 150 ans. Le réseau PwC compte plus de 276 000 employés, répartis dans 157 pays. Le bureau de Montréal, quant à lui, existe depuis 1907. Nous offrons plusieurs services, notamment en audit d’états financiers, en fiscalité et en évaluation d’entreprises. PwC comprend aussi une division, dont je fais partie, qui se spécialise dans le conseil auprès de projets d’infrastructure.

Comment en arrive-t-on à devenir conseiller financier stratégique pour le remplacement de la toiture du Stade olympique ?
Je suis diplômé de HEC Montréal et je suis comptable agréé. En sortant de l’université j’ai commencé à travailler chez PwC dans le groupe d’audit, puis j’ai bifurqué vers le conseil aux entreprises. Ça fait une vingtaine d’années que je suis spécialisé en conseil pour des projets d’infrastructure. J’ai été le conseiller financier principal du gouvernement du Canada dans le dossier du nouveau pont Champlain, entre autres. J’ai aussi conseillé le gouvernement du Québec dans le dossier de l’échangeur Turcot et je travaille avec le Port de Montréal dans le cadre du projet de nouveau terminal à conteneurs, à Contrecœur.

Avez-vous déjà travaillé pour un projet comparable à celui du Stade olympique ?
J’ai agi à titre de conseiller financier stratégique dans le dossier de la nouvelle salle de l’Orchestre symphonique de Montréal. Dans les deux cas, ce sont des bâtiments grand public qui ont des particularités techniques peu communes. Dans le cas de la Maison symphonique, les défis étaient rattachés à l’acoustique. Pour ce qui est du Stade, tout le monde reconnaît la singularité de son architecture et le défi que représente le remplacement de sa toiture.

Pourquoi ce projet a-t-il besoin d’un conseiller financier stratégique ?
Pour que des projets d’une telle envergure voient le jour, il faut faire appel à plusieurs fournisseurs de biens et de services. Or, il existe plusieurs façons d’acquérir ces biens et services. C’est ce qu’on appelle les modes d’approvisionnement. On peut, par exemple, signer un contrat à long terme qui inclut non seulement la conception et la construction du projet, mais aussi son entretien pendant une période déterminée. Chaque mode d’approvisionnement comporte des avantages et des inconvénients. En tant que conseiller financier stratégique, mon rôle consiste à accompagner la RIO afin de déterminer le mode d’approvisionnement approprié aux caractéristiques du projet. Pour le remplacement de la toiture du Stade olympique, la RIO a opté pour l’approche « conception-construction-financement et entretien ». Cela signifie que le fournisseur devra faire la conception et la construction de la toiture, et qu’il sera payé à la fin des travaux, et non pas selon l’avancement de ceux-ci.

Au-delà du choix du mode d’approvisionnement, en quoi consiste votre rôle ?
Je mène l’équipe qui réalise les analyses financières. On doit notamment accompagner la RIO dans l’évaluation des coûts du projet, en incluant non seulement la conception et la construction, mais aussi l’entretien pour une certaine durée de vie. Dans le cas de la nouvelle toiture du Stade, nous regardons les coûts pour la durée de vie complète de la nouvelle toiture. Notre équipe accompagne aussi la RIO dans  l’analyse des risques du projet afin de bien les cerner, de les quantifier, puis dans l’identification des mesures d’atténuation.

En quoi consistent ces risques, justement ?
Il s’agit d’une toiture unique en son genre. Il n’y a pas vraiment de projet comparable dans le monde. On se demande donc comment le marché va réagir. À titre comparatif, le nouveau pont Champlain était un chantier beaucoup plus important en termes de coûts, mais comme d’autres projets similaires avaient déjà été réalisés au Canada et ailleurs dans le monde, il y avait un marché facilement identifiable.

Vous travaillez sur ce projet depuis 2004. Êtes-vous satisfait du travail accompli jusqu’à maintenant ?
Je suis satisfait, oui. Le Parc olympique s’est entouré de bons professionnels. L’appel de qualification a été lancé au mois d’octobre 2019. C’est une étape importante, parce que cela signifie que nous sommes dans le marché. Le projet avance et il a le soutien du gouvernement. En bref, nous allons dans la bonne direction !