Par Roseline Filion, plongeuse et médaillée olympique

Les compétitions d’envergures comme les jeux du Commonwealth, les Jeux olympiques et les jeux panaméricains ont bien des choses en commun. L’une d’entre elles est les villages des athlètes. Pendant deux semaines, tous les athlètes de tous les pays participants à l’événement (à quelques exceptions près) sont logés et nourris au même endroit. Pouvant accueillir plus de 10 000 personnes, les villages sont un endroit où le patriotisme est à son comble. Des édifices aux tenues vestimentaires, tout est décoré aux couleurs du pays. À titre d’exemple, les bâtiments assignés au Canada sont recouverts de rouge et de feuille d’érable. Impossible de passer inaperçu.  Par contre, les États unis eux, aucune décoration. Le moins visible ils sont, le mieux pour leur sécurité nous dit-on.

Par ailleurs, l’intérieur des bâtiments canadien (parce qu’il y en a plus qu’un) est tout aussi décoré de rouge et de blanc qu’à l’extérieur. Nous avons même droit à de magnifiques murales à l’effigie du comité olympique canadien, des photos et des mots d’encouragements. Nous avons même à l’occasion une mascotte qui siège à l’entrée principale. Celle-ci attire l’attention de nos voisins qui fréquemment s’arrêtent pour prendre des photos. Bref, la motivation est vraiment à son comble lorsqu’on franchit les murs de nos édifices.

Outre la décoration, nos résidences dans le village sont un endroit généralement confortable. Nous avons un salon d’athlètes qui sert de « lounge » pour soit regarder nos confrères et consœurs performer, soit prendre une collation avec des aliments provenant du Canada (quand tu es dans un autre pays, c’est super réconfortant de retrouver ta marque de Cheerios préférée et ton beurre de peanut), soit jouer à des jeux ou socialiser avec d’autres athlètes canadiens. Un endroit très convivial où l’ont peut relaxer ailleurs que dans sa chambre.  C’est aussi à cet endroit que le WiFi fonctionne le mieux ! C’est tellement essentiel au confort !

Il y a aussi une section docteur, c’est là que les athlètes vont se faire dorloter ou torturer. Voyez-le comme vous voulez, mais quand je ressors de mon massage avec des bleues, pour moi, c’est de la torture. Malgré cela, l’équipe médicale est sans aucun doute fantastique et efficace. Bobo aussitôt arrivé, aussitôt reparti.

Si on sort du contexte équipe Canada, rencontrer d’autres athlètes de d’autres pays, c’est dans la zone internationale que ça se passe.  Une salle propice pour socialiser avec des arcades, tables de billard, des divans et parfois même un bar.

Pour la bouffe, c’est dans une immense cafétéria ouverte 24 heures que les athlètes vont se nourrir. Il y a vraiment de tout. Section sans gluten, section végétarienne ainsi qu’une variété de cuisines du monde. Passant de l’asiatique à l’italienne vers l’africaine jusqu’à l’américaine, on ne manque de rien. Tu as autant de choix santé que de choix… moins santé. Le McDo ? C’est aux Jeux olympiques seulement qu’il se retrouve. Dans mon cas, il sert de récompense post compétition. Que j’aie le sourire ou des larmes, je mange mon McDo pareil. Est-ce que je vous ai mentionné qu’il était gratuit ? Oui oui, tu prends ce que tu veux pour 0$ ! Vous devriez voir les cabarets de certains athlètes, ils sont remplis à pleines capacités.

Finalement, les villages sont un endroit que j’adore et qui rend une compétition d’envergure vraiment spéciale. Pour en avoir vécu plusieurs, je peux vous dire que côtoyer des athlètes de d’autres sports, vivant le même stress que toi, est réconfortant. Cette semaine à Toronto, je mettrai les pieds pour la première fois de ma carrière dans un village tout canadien. J’ai vraiment hâte de voir la différence entre ; habiter un village comme invité et habiter le village comme pays hôte. Parions qu’il y a aura une section sirop d’érable et que les gardes de sécurité auront l’habit de la gendarmerie royale !

À suivre…

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