Par Valérie Labelle et Sarah Gagnon Martin, physiothérapeutes à la clinique STADIUM
Avec le printemps à nos portes, bon nombre d’entre vous seront tentés d’enfiler vos espadrilles pour reprendre la course à pied. Avec la belle température et l’enthousiasme du début, certains auront tendance à s’emporter et à augmenter drastiquement leur volume d’entraînement. Votre motivation devient alors votre pire ennemi et vous vous mettez à grand risque de blessures ! Une des pathologies les plus fréquentes chez le coureur est le syndrome de la bandelette ilio-tibiale (BIT). Les gens atteints rapportent une vive douleur au niveau latéral du genou, qui s’installe graduellement lors de la course à pied. À son stade initial, la douleur disparaît complètement avec l’arrêt de l’activité, mais réapparaît après quelques minutes de course. C’est alors que plusieurs décideront à tort d’accrocher leurs chaussures et de mettre fin à leur saison d’entraînement. Pourtant, lorsque bien pris en charge, ce problème n’en est pas vraiment un !
Premièrement, il faut comprendre que la « fameuse bandelette » est une très longue bande fibreuse qui relie des muscles de la hanche à notre tibia. Les Européens nomment cette pathologie le syndrome de l’essuie-glace afin d’illustrer le mouvement de la BIT lors des mouvements de flexion-extension du genou. Les chercheurs tendent à démontrer que ce serait la compression répétée de la BIT sur les tissus adipeux richement innervés qui causerait l’inflammation. Dans la majorité des cas, cette pathologie de surutilisation est causée par une augmentation trop rapide du volume d’entraînement. La douleur est donc un signal d’alarme qui vous indique que la charge de travail que vous demandez à votre corps est plus grande que sa capacité d’adaptation. En d’autres termes, vous courez trop et votre corps ne vous suit plus ! D’autres facteurs peuvent également contribuer à votre problème, entre autres une faiblesse des muscles fessiers, un manque de souplesse des membres inférieurs, des chaussures inadéquates et/ou une mauvaise technique de course.
En règle générale, le traitement de cette condition est plutôt simple. Il vous suffit de réduire votre volume de course tout en maintenant une bonne fréquence. Le repos complet n’est pas souhaitable; on priorise de courir de courtes périodes en fractionnant avec de la marche, et ce, de 4 à 6 fois par semaine. Une modification du patron de course est parfois nécessaire. Nous opterons alors pour une cadence de pas élevée, soit autour de 170 à 190 pas par minute. Courir sur des surfaces irrégulières (en sentier) est aussi bénéfique pour ce type de problème afin de varier nos mouvements. Toutefois, nous vous invitons à éviter les pentes descendantes, car celles-ci augmentent la flexion du genou lors de l’attaque au sol et augmentent donc la compression. Pour finir, un programme complémentaire de renforcement des muscles fessiers et d’étirement des membres inférieurs pourrait être nécessaire. Si le problème persiste malgré ces conseils, nous vous invitons à consulter en physiothérapie pour un plan adapté à vos besoins. Vous pourrez ainsi reprendre votre sport de prédilection le plus rapidement possible, mais de manière sécuritaire cette fois-ci !
Bonne course !