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En route vers Abu Dhabi

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Par Lysanne Richard, plongeuse de haut vol

Nous serons 40 plongeurs de 16 pays différents au Club international de sports nautiques d’Abu Dhabi, à la fin de février, pour la Coupe du monde de plongeon de haut vol de la FINA. Depuis les Championnats du monde de la FINA de Barcelone, en 2013, où le plongeon de haut vol était un sport en démonstration, il fait maintenant partie des six disciplines officielles de la Fédération internationale de natation. Les autres disciplines sont : la natation, le plongeon, la nage synchronisée, le water-polo et la nage en eau libre.

À noter que le plongeon de haut vol est la seule de ces six disciplines qui n’a pas encore été présentée aux Jeux olympiques. Nous sommes plusieurs à souhaiter que cette situation change, d’autant plus que la popularité de ce sport est en pleine évolution. De grands noms du milieu du plongeon traditionnel, tels que Greg Louganis, que nous comptons parmi nos juges, sont également à nos côtés dans le développement du plongeon de haut vol. Aux derniers Championnats du monde de la FINA de Kazan, en Russie, au mois d’août, le plongeon de haut vol était la seule discipline dont l’assistance a affiché «complet», et ce, malgré qu’elle était celle dont le prix du billet était le plus élevé.

Si, depuis la nuit des temps, les humains sont attirés par ce genre de défi extrême, c’est encore tout nouveau dans le monde du plongeon que des hommes et des femmes s’élancent de 20 mètres de haut (ou plus) afin d’effectuer des prouesses acrobatiques et d’être jugés pour celles-ci.

La petite histoire du plongeon de haut vol
L’origine du plongeon haut vol remonte au 18e siècle, sur les îles d’Hawaï. Kamehameha, le roi de l’époque, avait pour habitude de tester la bravoure de ses guerriers d’élite en leur faisant faire le « saut de la foi » du haut de la falaise de 24 mètres de haut, Kahekili Leap, sur l’île de Lana’i.

Acapulco est également connu pour ses spectacles de plongeon de haut vol. Depuis 1934, on peut voir des plongeurs s’élancer dans l’océan du haut de La Quebrada. Cette mythique falaise est l’une des attractions principales de la ville. De vaillants sportifs, dont certains le font de génération en génération, offrent cinq représentations quotidiennes, dont une nocturne, torche à la main.

Plus récemment, la compagnie RedBull a propulsé notre sport avec sa première saison de compétition masculine, le RedBull Cliff diving, en 2009. Les femmes se sont jointes aux événements en 2013. Dans le réseau RedBull Cliff diving, nos départs se font parfois d’une plate-forme, parfois directement du rocher. Les hauteurs sont variables, de 20 à 22 mètres, pour les femmes, et de 25 à 28 mètres, pour les hommes.

Durant des compétitions de la FINA, le départ se fait toujours d’une plate-forme et la hauteur est fixée à 20 mètres pour les femmes et à 27 mètres pour les hommes. Comme les athlètes d’élite dans ce sport sont plutôt rares, et étant donné la grande qualité d’exécution demandée pour être sélectionnés, ce sont souvent les mêmes athlètes qui se retrouvent aux compétitions RedBull Cliff Diving et à celles de la FINA. Les liens se tissent rapidement entre les compétiteurs puisque nous avons tous les mêmes défis, le principal étant de trouver des conditions d’entraînement optimales. Une plate-forme à 22 ou 27 mètres de haut, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue!

Nous avons aussi les mêmes défis pour continuer d’innover dans notre sport : apprendre de nouveaux mouvements et améliorer nos techniques, et ce, malgré le danger qui est omniprésent. Lorsque nous arrivons à une vitesse avoisinant les 80 km/h, la surface de l’eau semble dure comme du béton. Nous devons entrer dans une position complètement solide et parfaitement verticale afin de minimiser nos risques de blessures. Les plongeurs de haut vol partagent une certaine folie, un besoin de se dépasser, d’aller plus loin que la peur et aussi de se prouver que tout est possible!

Dans quelques jours, ce sera pour moi le grand départ pour Abu Dhabi. Je souhaite y représenter fièrement le Québec et le Canada puisque je suis la seule compétitrice provenant de chez nous, hommes et femmes confondus. Je souhaite aussi une place sur le podium, qui récompensera le travail et le progrès que j’ai accomplis grâce à mon équipe d’entraîneurs et au soutien de mes proches. Mais ce que je souhaite le plus, c’est qu’avec ces 39 autres plongeurs, les juges, les organisateurs et tout le monde impliqué dans cette passion commune, nous puissions continuer de faire de grands pas pour notre sport et que, plus tôt que tard, je puisse vous annoncer que le plongeon de haut vol devient une discipline olympique!

Vous pourrez suivre la compétition en direct sur FINAtv disponible sur le site Web de la FINA. Je publierai aussi des nouvelles journalières via ma page Facebook. Merci de me suivre!