Par Audrey Lacroix, nageuse olympique canadienne et gestionnaire des médias sociaux au Parc olympique.
Le Quartier olympique accueillera le Grand Prix de Montréal 2019 à l’aréna Maurice-Richard du 5 au 7 juillet prochain. Plusieurs des meilleurs judokas au monde y seront en action.
Le judoka québécois Antoine Valois-Fortier est la tête d’affiche de la délégation canadienne en vue de ce Grand Prix montréalais. L’athlète combattant chez les moins de 81 kg avait causé la surprise en 2012 en remportant une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres. Il a également été membre de l’équipe olympique canadienne pour les Jeux de Rio en 2016, où il a terminé au 7e rang.
La plus importante compétition de judo à avoir lieu à Montréal depuis les Jeux olympiques de 1976
« Puisque c’est la première fois que Montréal est l’hôte d’un événement d’une telle envergure, je n’ai pas encore ressenti les émotions en lien avec le fait de compétitionner à la maison. J’ai participé aux Championnats panaméricains à Montréal il y a quelques années, mais ce n’est pas du même niveau qu’un Grand Prix, explique l’athlète de 29 ans. Mes coéquipiers et moi avons hâte de vivre l’expérience de combattre devant une foule venue nous encourager. J’imagine que nous ressentirons peut-être un peu plus de pression, mais ça fera partie de notre apprentissage de bien gérer cette source potentielle de stress. »
Selon Valois-Fortier, le seul autre événement de judo d’envergure comparable à avoir eu lieu au Canada est un Championnat du monde à Hamilton, en 1993. « Nicolas Gill [l’actuel directeur général de Judo Canada et double médaillé olympique] y avait terminé deuxième à l’époque. Ça fait un petit bout de temps », rigole le sympathique athlète.
La tenue d’un Grand Prix au Canada permettra à des athlètes plus jeunes d’acquérir de l’expérience dans un grand événement et de combattre face à des adversaires internationaux. Le pays hôte peut inscrire quatre athlètes par catégorie de poids, alors que les règlements limitent généralement les nations participantes à deux judokas par catégorie. « Certains judokas moins expérimentés, qui n’auraient normalement pas été sélectionnés pour un Grand Prix ou dont le budget ne permettrait pas de prendre part à une compétition à l’étranger, pourront ainsi participer à leur premier Grand Prix », explique le vétéran qui aimerait devenir entraîneur une fois sa carrière sportive terminée. « J’espère que cela leur donnera le goût de vivre d’autres compétitions internationales et de s’investir à fond dans le sport de haut niveau ».
Plusieurs des meilleurs judokas au monde en quête d’une sélection olympique
Le Grand Prix de Montréal 2019 accueillera plusieurs des meilleurs judokas au monde puisqu’il s’agit de l’un des événements comptant pour la sélection des athlètes en vue des Jeux olympiques de Tokyo 2020.
« Puisque nous sommes dans la deuxième année du processus de sélection, ce Grand Prix permet de récolter davantage de points. De nombreux athlètes qui seront en action à Montréal sont dans la course pour obtenir leur qualification olympique, dont plusieurs athlètes dans les 20 premiers du classement mondial. Pour ma part, je veux aller chercher le plus de points possible afin de bien me positionner dans la course vers une sélection pour Tokyo 2020. Je vise un podium à Montréal. Remporter l’événement à la maison ce serait vraiment très spécial », explique le judoka qui tente de se qualifier pour ses troisièmes Jeux olympiques.
Les équipes japonaises et russes ont confirmé leur présence à Montréal. « Les grandes nations de judo sont principalement en Europe et en Asie. Des pays émergents comme le Brésil font aussi très bien sur la scène internationale », commente Valois-Fortier.
Une belle occasion de découvrir le judo
Véritable passionné de son sport, Antoine Valois-Fortier décrit le judo comme de la lutte en pyjama.
« C’est un sport de combat qui ressemble à de la lutte olympique. Il n’y a pas de coups. »
Visiblement, le médaillé olympique fait déjà preuve des compétences de pédagogue qui lui seront utiles plus tard dans sa carrière d’entraîneur lorsqu’il explique quelques techniques de son sport de prédilection : « En judo, on peut gagner le combat de différentes façons. On peut projeter l’adversaire au sol. Il doit être projeté sur le dos ou sur le côté, une projection sur le ventre ne donnant aucun point. Une fois au sol, on peut faire des immobilisations, soit une clé de bras ou un étranglement. Un judoka peut aussi perdre le combat en recevant des pénalités, par exemple en quittant constamment la surface de combat. Un judoka qui reçoit trois pénalités perd le combat. »
« Dans une compétition, il est possible de constater les différents styles de judo. Par exemple, les Russes ont un style très influencé par la lutte, sport prédominant dans ce pays, alors que les Japonais ont un style de judo que l’on qualifie de plus traditionnel. Le judo se pratique de diverses manières partout dans le monde. Il ne faut pas nécessairement être un spécialiste de cette discipline pour remarquer que des athlètes recherchent plus le combat corps à corps, que d’autres préfèrent se tenir à distance alors que certains excellent davantage au sol. »
Le judo, un sport de combat respectueux
« Ce qui surprendra peut-être les spectateurs néophytes en judo est la dimension protocolaire qui prend beaucoup de place dans ce sport, explique Valois-Fortier. Au début et à la fin du combat, on salue notre adversaire. On salue aussi les arbitres et les athlètes se donnent la main à la fin du combat. C’est selon moi l’un des sports de combat les plus respectueux. Ça rejoint la philosophie japonaise de respect. »
Les Canadiens à surveiller :
Chez les femmes, le Canada excelle particulièrement chez les moins de 57 kg. Christa Deguchi et Jessica Klimkait sont actuellement toutes deux classées parmi les cinq meilleures au monde. La Québécoise Catherine Beauchemin-Pinard, qui combattra chez les moins de 63 kg, sera également à surveiller.
Du côté masculin, en plus d’Antoine Valois-Fortier et Étienne Briand chez les moins de 81 kg, les Canadiens seront à surveiller, entre autres, dans la catégorie des moins de 73 kg avec Antoine Bouchard et Arthur Margelidon ainsi que chez les moins de 100 kg avec Shady El Nahas.
« Le Canada a des athlètes qui pourraient se rendre loin dans la compétition dans presque toutes les catégories, sauf peut-être dans les catégories extrêmes. Nous avons un bel éventail d’athlètes, un mélange de vétérans et de jeunes espoirs », conclut Antoine Valois-Fortier.
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