Par Lex Albrecht, cycliste professionnelle
Au Québec, je pense que nous considérons parfois comme acquise notre chance pouvoir profiter de quatre saisons distinctes.
J’ai seulement réellement commencé à apprécier le climat du Québec lorsque je me suis mise à voyager autour du monde pour m’entraîner et pour prendre part à des compétitions en tant que cycliste professionnelle. Il y a des endroits où les gens font du vélo avec des shorts et un t-shirt toute l’année! En dépit du confort très apprécié au début, la monotonie de ces climats finit par s’installer, fortement. Nos saisons nous font changer nos routines, nos sports et nos activités, ce qui nous rend plus équilibrés et résilients en tant que personnes et athlètes. J’en suis totalement convaincue.
L’astuce, c’est de s’adapter à la température. Toutefois, cela peut être plus difficile lors des saisons de transition, comme le printemps et l’automne. Voici donc certains de mes meilleurs conseils pour apprécier le pur bonheur de faire du vélo au printemps!
1. Restez au sec!
Lorsque l’on est trempé, les vêtements mouillés tirent la chaleur hors de notre corps, et la transfèrent dans l’air. Nous finissons donc par avoir froid et par être inconfortables. Voici quatre façons d’éviter cela :
- Ne vous faites pas mouiller!
Ces vêtements vous aideront à rester au sec : un manteau de pluie pour le vélo, des couvre-souliers étanches (dans le pire des cas, je mets des sacs de plastique par-dessus mes souliers, que je fais tenir avec du ruban adhésif!), des pantalons étanches si vous en avez, et des gants étanches (le néoprène, qui est le matériel utilisé pour les combinaisons isothermiques, est très bien, mais j’ai aussi utilisé des gants à vaisselle à plusieurs occasions – achetez simplement une taille plus grande et essayez d’y insérer une couche thermale, comme des gants achetés au magasin à 1 $.) - Un garde-boue sur le vélo aidera à détourner le flux constant d’eau qui éclabousse le bas du dos, les pieds et les jambes, si vous roulez quand le sol est mouillé. Il y a toutes sortes de styles de garde-boue pour tous les types de vélos et de budget. J’en utilise un qui coûte environ 20 $ et qui ne nécessite même pas d’outils lors de l’installation.
- Ne portez pas de coton. Le coton maintient l’humidité, alors il est préférable de porter du polyester ou de la laine (qui sont deux matériaux techniques dont la plupart des vêtements de cyclisme sont constitués).
- Portez plusieurs couches! Si vous avez trop chaud, vous transpirerez et deviendrez moite, ou vous aurez froid dès le moment où la chaleur se sera échappée hors de votre corps. Porter plusieurs couches minces permet de déterminer la quantité exacte de vêtements dont vous avez besoin un jour donné. Commencez avec de minces couches de base, puis terminez avec un très léger et mince manteau coupe-vent. Après l’eau, le vent est le deuxième plus grand coupable de la perte de chaleur!
2. Buvez!
Nous avons tendance à boire moins lorsqu’il fait froid. Cependant, chaque fois que vous expirez, votre corps perd un peu d’eau. Donc même si vous ne transpirez pas, à cause de votre respiration plus intense, vous aurez besoin de plus d’eau que lorsque vous êtes sédentaire. N’oubliez pas de prendre des gorgées d’eau régulièrement, même si vous n’avez pas soif.
3. Commencez avec des bouteilles chaudes
Lorsqu’il fait froid dehors, j’aime commencer ma balade avec de l’eau chaude ou une boisson sportive chaude dans mes bouteilles. Cela me permet de me sentir au chaud plus longtemps que si je commence en buvant des boissons froides.
4. Amenez un paquet de chauffe-mains
J’utilise ces paquets pour me garder au chaud lorsque la température chute rapidement. Je les mets sous les bretelles de mon cuissard, près de mes épaules, ou dans la poche arrière de mon chandail de sport (dans le bas de mon dos). Ces petits paquets réagissent à l’oxygène et produisent de la chaleur – mais il ne faut pas qu’ils soient mouillés par la pluie ou la transpiration, car ils cesseront de chauffer.
5. Soyez patient envers vous-même!
Pour plusieurs d’entre nous, faire du vélo au printemps signifie retourner dehors pour la première fois après un long moment. C’est normal que nos compétences de conduite deviennent un peu rouillées pendant l’hiver, et que nos muscles se fatiguent plus rapidement que pendant l’été. De plus, faire du vélo lorsque la température est plus froide ou lorsqu’il pleut demande plus d’énergie. Permettez-vous de rouler plus lentement, et pour de plus courtes distances si vous pensez que c’est mieux ainsi. C’est correct et c’est normal!
6. Gardez votre vélo propre!
Il peut être difficile de trouver la motivation de nettoyer votre vélo après une balade au printemps. Si vous n’avez vraiment pas envie de sortir l’éponge, la brosse et l’eau savonneuse, au moins rincez rapidement votre vélo, de haut en bas, avec un jet d’eau à faible intensité. Assurez-vous aussi que la chaîne soit bien huilée. Cela aidera votre vélo à durer plus longtemps et à mieux fonctionner.
7. Donnez du temps à votre atelier de vélo local pour faire la mise au point de votre vélo
Le printemps est une saison de pointe pour les mécaniciens des ateliers de vélo. Il n’est pas rare de devoir attendre deux à quatre semaines pour la mise au point votre vélo. Une façon d’éviter cela est d’y apporter votre bicyclette plus tôt, pendant l’hiver, alors que les mécaniciens ont moins de vélos sur lesquels travailler à l’atelier.
Le printemps est une saison propice de l’année pour se balader en vélo : c’est rafraîchissant et excitant d’être de retour sur les routes (ou du moins, de retour sur les routes en étant un peu moins emmitouflés qu’en hiver!). Adapter notre tenue et notre style de conduite à vélo en fonction de la météo peut réellement faire en sorte qu’on se sente invincible chaque fois qu’on y arrive. Et quand nous n’y arrivons pas… eh bien, ces balades deviennent des souvenirs épiques, et des leçons pour la prochaine fois!