Le 76

Arhoma : La boulangerie qui a Hochelaga tatoué sur le cœur

« Notre entreprise ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si on ne l’avait pas démarrée dans Hochelaga », affirme Ariane Beaumont, la cofondatrice de la boulangerie Arhoma. Ariane et son conjoint, Jérôme Couture, auparavant boulanger à Première Moisson, se sont lancés dans l’aventure du pain en 2007 pour améliorer leur sort de deux façons : d’abord en se créant un emploi et ensuite en ajoutant une boulangerie dans leur quartier adoré.

« On jasait avec nos voisins et nos amis, puis on a réalisé qu’il n’y avait à l’époque que le marché Maisonneuve qui offrait ce type de produits dans le coin, explique Ariane. J’ai donc bâti un plan d’affaires pour une boulangerie et j’ai compris que ça pourrait marcher. »

Ariane précise que ce n’est pas tout le monde qui y croyait au départ. « On nous disait qu’on n’avait pas le bon emplacement pour une boulangerie comme celle qu’on avait en tête, raconte-t-elle. Les organismes qui venaient en aide aux petites entreprises de l’est pensaient que les gens du coin ne seraient pas de bons clients potentiels. C’est absurde, parce que les gens nous attendaient. Ils étaient fiers de venir nous voir. Clairement, ils étaient prêts pour une adresse de qualité qui les représente. »

Dès la première année, l’entreprise a surpassé ses prévisions. La deuxième année, le chiffre d’affaires a doublé et le succès d’Arhoma ne s’est pas essoufflé depuis.

Un amour fou pour le quartier

Composé du mot « arôme » et du sobriquet d’Hochelaga-Maisonneuve (HoMa), le nom de la boulangerie est à la fois un jeu de mots et une déclaration d’amour au quartier.

Composé du mot « arôme » et du sobriquet d’Hochelaga-Maisonneuve (HoMa), le nom de la boulangerie est à la fois un jeu de mots et une déclaration d’amour au quartier.

Le commerce de la place Simon-Valois, qui compte également un important comptoir de fromages, emploie entre 40 et 50 personnes, selon la période. « La majorité d’entre elles habitent le quartier. Au service à la clientèle, on emploie énormément d’étudiants qui habitent à peu près tous dans les rues environnantes », indique-t-elle.

Il est primordial pour l’équipe d’Arhoma que tout ce qui se trouve dans la boutique soit le plus local possible. « J’ai même fait faire nos nouveaux t-shirts à la Coop Couturières Pop, sur Sainte-Catherine, dans Hochelaga, souligne Ariane. Nos plaques à pizza en céramique sont faites par un homme du quartier qu’on connaît. »

Pour éviter le gaspillage et pour faire sa part dans le quartier, le commerce partage ses surplus avec des organismes communautaires. « On privilégie les organismes d’Hochelaga-Maisonneuve comme le Chic Resto Pop et la Fondation Dr Julien. En fait, je pense qu’on n’a jamais dit non (et qu’on ne le fera jamais) à un organisme du coin nous ayant sollicités. »

Des projets à venir

Il est primordial pour l’équipe d’Arhoma que tout ce qui se trouve dans la boutique soit le plus local possible.

Quinze ans après son ouverture, la boulangerie Arhoma de la place Simon-Valois n’est plus la seule adresse des entrepreneurs. En effet, le couple a aussi ouvert, il y a quelques années, La Fabrique, rue Ontario, dans le Centre-Sud, qui s’occupe notamment de la production des pâtisseries en plus d’offrir un comptoir pour ses confections, et La Shop, une boulangerie artisanale située dans l’est d’Hochelaga, qui dessert entre autres les points de vente. Les trois adresses emploient environ 140 personnes au total.

Arhoma est également présente dans de nombreux points de vente ainsi que dans certains restaurants et cafés, dont L’iNSOLiTE – espace gourmand, installé à l’entrée du Stade olympique, qui reçoit ses pains et ses viennoiseries de l’entreprise.

Ariane et Jérôme n’ont pas l’intention de s’arrêter là. Ils ont plein d’idées pour la suite des choses. « On travaille sur un projet bien excitant pour le début de 2023. Je ne peux pas encore donner trop de détails, mais je vais quand même dire qu’il s’agit d’une chocolaterie », conclut Ariane, visiblement emballée!

Questions en rafale…

Quel est votre plus gros vendeur?

C’est toujours la baguette. On en vend entre 1500 et 1800 par jour la semaine et environ 2000 par jour la fin de semaine!

Qu’est-ce que tu dégustes avec ton café le matin?

Oh, c’est une question difficile! Je pense que mon coup de cœur, c’est le pain pacanes, canneberges et érable! Mais c’est dur de battre une bonne vieille miche blanche grillée ou une baguette avec du beurre. C’est du bonheur pour moi.

Qu’est-ce qui te fait particulièrement tripper dans le quartier?

Le côté communautaire. Il y a une belle humanité qu’on ne trouve pas nécessairement ailleurs!