Faire du chocolat, du Pérou à Hochelaga
« La chocolaterie Qantu résulte d’une histoire d’amour entre le Pérou et le Québec » – Elfi.
En janvier 2017, Elfi Maldonado et Maxime Simard lancent leur projet de chocolaterie avec une poignée de barres produites dans leur cuisine. À peine quatre mois plus tard, le couple remporte la première place aux prestigieux prix de l’Academy of Chocolate de Londres, ce qui donne un élan totalement inattendu à son entreprise, Qantu.
« La chocolaterie Qantu résulte d’une histoire d’amour entre le Pérou et le Québec », lance d’emblée Elfi. La Péruvienne était ingénieure industrielle et son mari, Maxime, était informaticien avant que tous deux se lancent dans le chocolat. Désirant avoir un projet commun, le couple a visité une première plantation de cacao lors d’un voyage au Pérou, en 2014. « Ç’a vraiment été un déclic pour nous », révèle Maxime. S’en sont suivies d’innombrables rencontres avec des producteurs et des artisans qui ont alimenté cette passion naissante.
En 2016, le poste d’Elfi a été supprimé. C’est l’élément déclencheur qui a poussé le couple à se lancer dans la production de chocolat. « On s’est dit : “On fonce, on l’essaie un an ou deux”, se souvient Maxime. On ne savait pas si ça allait marcher, si les gens allaient embarquer. » À l’époque, il y avait à peine une quinzaine de fabricants artisanaux de chocolat au pays. Le duo a vu un potentiel à exploiter dans ce marché encore jeune.
Première visite de Maxime et Elfi dans une plantation de cacao, avec leur ami Hipolito, en 2013.
Alto el sol, Pachiza, San Martin, Pérou.
Crédit photo : Page Facebook que Qantu
Véritable réussite
Qu’elle soit parfumée à l’argousier ou fumée au bois de Palo Santo, chacune des barres de Qantu a une histoire unique.
Lorsque Qantu a été couronnée aux prix de l’Academy of Chocolate en 2017, les commandes ont afflué de partout dans le monde : Angleterre, France, États-Unis, Japon… Maxime et Elfi ont loué un local en vitesse, acheté un peu d’équipement et mis sur pied leur site web pour plonger tête première dans la création de leurs produits.
Année après année, Qantu enchaîne les succès et rafle de nouvelles médailles. « Les cinq variétés de cacao qu’on utilise, ce sont les meilleures au monde », affirme Elfi.
Si elle est autant convaincue de la qualité de ses produits, c’est qu’elle participe activement à la sélection des fèves de cacao utilisées, ce que très peu de fabricants font. Chaque année, le couple se rend au Pérou pour rencontrer les gens qui cultivent la ressource. Elfi goûte les fèves et s’assure de leur qualité : si une récolte est moins bonne, elle en choisit une autre.
Selon la chocolatière, ses origines lui ont permis de se démarquer auprès de ses partenaires d’affaires péruviens, qui sont rapidement devenus des amis. « Là-bas, on fait des affaires différemment, explique-t-elle. C’est important d’avoir une relation avec les producteurs, de parler de nos vies. Le plaisir est présent dans tous nos échanges. »
Continuer d’innover
Dans leur local actuel de la rue de Rouen, au cœur d’Hochelaga-Maisonneuve, Elfi et Maxime confectionnent, entreposent et vendent leur chocolat. Chaque samedi, le public est invité à visiter l’entreprise et à déguster des produits. « On veut éduquer les gens pour qu’ils comprennent d’où vient le chocolat qu’ils consomment et leur faire connaître la diversité du cacao. », nous disent-ils.
Les deux adeptes de chocolat continuent d’innover avec leurs créations et de chercher de nouvelles saveurs à marier au cacao. Qu’elle soit parfumée à l’argousier ou fumée au bois de Palo Santo, chacune des barres de Qantu a une histoire unique que le couple se fait un plaisir de raconter avec une étincelle dans le regard. « Qantu, c’est notre famille, et nos chocolats, ce sont nos enfants », admettent-ils fièrement.