Le 76

Une deuxième vie pour la toile du Stade olympique

Nathalie Barbeau, d’atelier 1142, et Chantal Bernatchez, d’Iso-Protek, nous parlent de cette incroyable chance qu’elles ont de travailler avec ce matériau empreint d’histoire afin de lui donner une seconde vie à la hauteur de leurs valeurs.

Que faites-vous avec la toile du Stade?

Nathalie : Dès que j’ai su que la toile serait remplacée, j’ai dit : « J’en veux un bout! ». C’est grâce à Synergie Montréal, une initiative de développement économique pour l’optimisation des ressources par l’économie circulaire, dont je suis membre, que j’ai été invitée à proposer un projet de surcyclage. J’ai créé une collection comprenant un sac cabas (tote bag), une petite trousse (à crayons ou à maquillage) et un porte-cartes. J’ai dans les plans de faire une sacoche de vélo ainsi qu’un sac banane.

Crédit photo : atelier 1142

Chantal : On a fait un sac à dos thermique avec une fermeture à rabat repliable, mais c’était difficile, alors on n’en a produit qu’une très petite quantité.

J’ai d’autres projets en cours et à venir. C’est super de promouvoir l’économie circulaire.

Crédit photo : Iso-Protek

Quels sont les défis de travailler avec la toile?

Nathalie : Je devais penser à un modèle simple et passe-partout, puisque la toile n’est pas facile à manipuler ou même à coudre. Il y a deux membranes : la toile blanche, celle qu’on connaît bien, qui est comme un plastique cartonné; c’est une fibre synthétique particulièrement robuste. Ce n’est pas souple! L’autre membrane, à l’intérieur, est bleue d’un côté et noire de l’autre (faite pour protéger des rayons UV).

L’avantage de tout ça, c’est que mes sacs sont hyper faciles à entretenir.

Ensuite, mon but était de minimiser l’utilisation de matériaux neufs. Il n’y a que les fermetures éclair qui sont neuves, sinon, ce sont des trucs récupérés. L’avantage de tout ça, c’est que mes sacs sont hyper faciles à entretenir. C’est solide, rien ne va les abîmer!

Chantal : On a décidé de valoriser la toile bleue en premier, comme elle est plus facile à travailler que la blanche.

Qu’est-ce que ça vous fait de participer à ce projet de revalorisation?

Nathalie : La toile, c’est vraiment précieux comme matière, c’est rempli d’histoire.  Je me sens très privilégiée et bien fière de pouvoir concrétiser mes idées de produits. Je travaille fort pour que tout soit beau, et pour garder ma production à échelle humaine.

La toile, c’est vraiment précieux comme matière, c’est rempli d’histoire.

Chantal : Je me sens privilégiée, c’est si unique! Avoir accès à des matières du genre, ça nous démarque, ça nous permet d’attirer l’attention et de passer notre message sur l’économie circulaire.

À propos d’atelier 1142

Depuis 2015, Nathalie Barbeau récupère des tissus – surplus, erreurs de production – qu’elle transforme en une panoplie de produits. Forte de sa formation en mode et de nombreuses expériences dans la création de sous-vêtements d’hiver techniques et de rembourrage industriel, coudre des produits faits avec la toile du Stade olympique ne lui faisait pas peur!

À propos d’Iso-Protek

Chantal Bernatchez a cofondé son entreprise avec son mari, Rasmané Ouedraogo, dans le but d’avoir un réel impact environnemental et de promouvoir l’économie circulaire. Le couple fabrique des sacs isothermes à partir de matières résiduelles textiles recyclées, dont des bâches et des retailles de montgolfières!